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Echanger des idées et des moyens d'actions pour préparer l'avenir des sociétés humaines. Importance de l'éducation et de la coopération pour que l'homme se débarrasse de sa bestialité primitive.

Pourquoi le mal être actuel ? :

Publié le 8 Juin 2005 par Romain in Théorie

         

1) Le déplacement de la violence : 

 

Alors, il est certain aujourd’hui que le résultat est plus présentable. Les états, occidentaux du moins, ne se salissent plus les mains (publiquement) ou alors pour « la bonne cause », l’Irak sauvé par l’altruiste G.W.Bush en est une illustration parlante. La violence s’est déplacée, elle n’a pas disparu. Elle est là, parmi nous, entre nous, sournoise. Elle est liée directement à l’économique : tensions sociales liées aux rivalités, au  désespoir, mais aussi violence contre notre milieu, violence écologique ; enfin elle est aussi liée à la perte de repères idéologiques et identitaires (populisme, intégrisme…).

On ne tue donc plus les vaincus par les armes. Ces vaincus qui ne constituent plus comme autrefois un camp adverse bien défini, ils sont eux aussi, comme la violence, multiformes et disséminés dans la société. Des groupes sociaux restent plus exposés, plus fragiles face à la violence sociale, mais plus généralement, cette violence a même pénétré des sphères autrefois préservées. Ainsi aujourd’hui plus personne n’est à l’abri. N’importe qui peut « tomber », très rapidement perdre ce qu’il a acquis, aussi bien sur le plan professionnel, que de la vie privée. Un tel niveau d’incertitude dans le quotidien n’est pas une nouveauté dans l’histoire humaine.

 

        2) Un nouveau type de violence sociale :

 

       Au  XIXe siècle par exemple, le risque de perdre son emploi ou sa fortune sans préavis était grand, de même que celui de perdre l’être aimé ou ses proches. Ce qui a changé c’est l’imputation de la responsabilité de ces maux. Au XIXe siècle la perte de l’emploi était imputée au « patronat bourgeois sans scrupules », une fortune se perdait à cause d’une mauvaise gestion. Le contexte était plus clair, les raisons, les groupes responsables facilement identifiables.

Aujourd’hui nous sommes mis en concurrence sur le marché en tant qu’individus. Autrefois les appartenances à des groupes sociaux ou professionnels ne laissaient pas l’homme seul face à la cruauté de la sélection naturelle. L’homme était encadré par des congénères proches de lui, et c’est le cas depuis toujours. En effet, même au stade de primate nous vivions de façon sociale, en meute, protégés de la dureté de la loi de la jungle, par le groupe familial élargi, aujourd’hui ce n’est plus le cas, l’individualisme et les processus qui on amené son avènement, a détruit cela.

De ce fait, on ne sait plus trop à qui s’en prendre, les immigrés, l’Etat, le patronat, ou tout simplement « l’autre ». Cet autre qui est aujourd’hui un concurrent avant d’être un congénère. La violence qui naît de la méfiance, de la concurrence interindividuelle, est donc un fait nouveau, du moins dans sa généralisation.

   

Nous fonctionnons donc selon un système social barbare hérité de nos origines animales. Mais le pire vient du fait que notre intelligence nous a permis de rendre ce système encore plus compétitif et de ce fait encore plus violent et difficile à vivre pour les individus qui le constituent.

L’individualisme nous laisse seuls et désarmés face à un monde certes régi par des lois où l’individu est protégé par de fragiles acquis sociaux, mais tout cela ne nous protége aucunement contre cette violence sournoise dont nous parlions précédemment. Et je pense qu’aucune mesure réglementaire ou sociale ne pourra être efficace pour nous protéger de nous même dans un système compétitif. Les acquis sociaux tels que nous continuons de les voir aujourd’hui peinent déjà à nous permettre de conserver ce qui est de l’ordre du concret. Ces acquis permettent de lutter contre une agression identifiée et identifiable qui touche les individus de façon effective. Ces politiques contre la précarité du logement, les retraites, les indemnités de chômages restent des combats d’actualités même si leur efficacité s’émousse dangereusement. Mais outre le fait que le système capitaliste est entrain de détruire les quelques défense concrète que nous avions mis en forme contre sa violence intrinsèque (nous verrons plus loin pourquoi), nous n’avons aucun moyen de mettre en œuvre une quelconque protection contre cette violence diffuse d’un nouveau genre que nous évoquions précédemment. Il me semble impossible pour l’homme de s’en protéger dans un système compétitif.

 

 

3) La frustration générée par le capitalisme : 

 

Enfin pour finir de dresser les raisons qui rendent notre mode vie actuel difficile, je finirai en parlant de l’insatisfaction chronique de l’homme. En effet, cette tendance que nous avons tous à en vouloir toujours plus, a toujours vouloir ce que nous n’avons pas, est un des moteurs du système capitaliste. Nous avons commencé par pallier à des désirs que l’on pouvait penser légitimes. Mais cette logique ne s’arrête plus aujourd’hui à des besoins que l’on sent émis par la société. Aujourd’hui le capitalisme s’auto alimente d’une certaine façon. Il est créateur de nouveaux besoins. La spécialisation de la société, sa technicisation, a amené à la création d’outils extrêmement efficaces dans tous les domaines, y compris celui de la création de besoins, moteur de la « croissance ». Il en découle une dépendance à la consommation qui est facteur d’immobilité pour ce qui est de faire évoluer le monde. Nous en parlerons plus loin lorsque nous étudierons les raisons de l’inaction, de la stagnation.

Ce qui nous intéresse à cet instant, c’est la frustration que dégage ce système. En effet, les dominés qu’ils soient occidentaux, ou pire encore, issus du tiers monde, aspirent, en plus du fait de souffrir socialement, à adhérer à un système tentateur et alléchant. Apparemment porteur d’espoir pour des gens qui peuvent ainsi aspirer à quelque chose, notre modèle est une torture. Il amplifie le sentiment de misère et empêche les gens de se satisfaire de ce qu’ils possèdent et sont. Il crée de nouvelles envies par le biais d’outils comme la publicité, le marketing. Les quantités et la fréquence sont telles que l’ont ne vit plus, on passe son temps à désirer, à espérer. Ce besoin constant de nouveauté est en permanence relayé par les médias de masse, qui malheureusement sont eux aussi soumis à la logique économique. Leur rôle d’information et de divertissement est tellement corrélé aux intérêts financiers que le contenu de leurs programmes ne peut échapper à un degré de corruption, variable selon les cas. 

 

 

   4) La perte de sens : 

 

            Outre la violence dans nos quotidiens que nous impose notre mode de vie, il est important de faire cas d’une perte de sens générale de notre mode de fonctionnement, qui entraîne chez les individus un questionnement sur leur place, leur rôle à jouer en ce monde.

            Ronald Inglehart créateur du concept de post matérialisme au cours des années 1970,  met en avant la mise en place de nouvelles préoccupations chez l’homme lambda. Ces préoccupations ne sont plus directement liées au « matériel », en ce qu’il a de nécessaire pour la survie. Désormais l’homme se préoccupe de son bien être. Or le bien être, passe peut être par le matériel, comme la société actuelle l’a compris de façon univoque, mais aussi par une nécessité de donner du sens.

            Or ce sens, le progrès technique ne peut de facto plus lui fournir. Celui-ci remplissait le rôle d’étoile polaire de l’humanité tant que cette humanité était simplement préoccupée par sa subsistance, et le fait de pouvoir de façon stable et efficace, palier à ses besoins vitaux. A partir du moment ou ces besoins ont été maîtrisés totalement (du moins pour la partie occidentale de la population mondiale), les occidentaux ont perdu la lumière qui les guidait jusqu’alors. Aujourd’hui il n’y a plus de direction évidente vers laquelle nous devons tous tendre. La société n’a plus a se mettre en branle pour un objectif qui la transcende.

            De là, résulte une perte de sens collective, qui se traduit sur le plan individuel. Ce fait est une des raisons principale qui pousse l’homme actuel vers un individualisme croissant. En effet, comme nous n’avons plus de but commun nous ne nous battons plus que pour nous même.

Le sens collectif avait par le passé plusieurs vecteurs, il les a progressivement perdus au cour des derniers siècles. Que ce soit la famille comme ciment des valeurs civiques et sociales, ou bien la patrie et la religion comme ciment social, tous ces vecteurs de sens ont été balayé par les évolutions de nos sociétés. Ne restait plus alors que le sacro-saint progrès technique comme fin en soi, qui avait le mérite de constituer un liant social. Aujourd’hui, il semblerait que celui-ci ai été remplacé par le seul concept de « croissance ». La croissance économique comme objectif de l’humanité. Tel est notre lot quotidien. Le problème de ce concept, bien plus global et flou que celui de progrès technique, vient justement du fait qu’il est flou. Il ne constitue pas un objectif clair dans l’inconscient humain. Il fait référence à tout, mais finalement à rien de concret. Et surtout on peine à lui trouver un sens. Le progrès technique avait comme alibi de nous permettre de « survivre » dignement, ce n’est pas le cas de la croissance. Celle ci nous propose de « vivre » plus richement. L’un avait comme motivation la nécessité, l’autre, le superflu.

L’individu se retrouve donc une seul face à sa condition insensée d’être vivant condamné à mourir. Sa réaction, naturelle est de ce détourner de cette idée qui lui est in supportable. Pour ce faire l’homme se diverti. C’est tout ce que nous avons trouvé aujourd’hui comme échappatoire à cette perte totale de repère qui afflige nos sociétés. 

 

 

5) Un décalage croissant entre un mode de vie primaire et des représentations idéales : 

 

Enfin un autre phénomène accentue le malaise qui touche des hommes qui ne se sont jamais senti aussi puissants, maître de concepts, de leurs capacités intellectuelles, clairvoyants par leur connaissance de leur environnement.

L’entente, le respect et le civisme que demande nos sociétés sont en complète opposition avec les valeurs sous jacentes induites par le libéralisme, « soit le meilleur ! » , « écrase ton voisin pour éviter que lui ne le fasse! ». Ce paradoxe témoigne de l’opposition entre un mode de fonctionnement social animal, et des aspirations issue d’une histoire, d’une culture, d’une pensée humaine riche ; une représentation idéale que l’homme se fait de lui-même, vers laquelle il voudrait tendre.

Aujourd’hui, plus que jamais, l’imaginaire de l’homme est riche de concepts, d’idéaux de ce qu’il devrait être ou pouvoir être. Il a donc une offre plus riche que jamais et dans un même temps, il est prit, peut être plus que jamais, dans ses instincts et mécanismes primitifs, exacerbés par le capitalisme.

 

 

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F
Bonjour,<br /> <br /> Je m'apelle Frédéric, je suis militant socialiste dans l'Oise.<br /> Je vous invite à visiter mon blog "Le coeur à gauche" et à participé au forum du même non.<br /> Bien-sûr, même si ce forum est de sensibilité plutôt à gauche, toutes les opinions sont les bienvenues. Cet espace de discussion se veut ouvert et constructif.<br /> <br /> Au plaisir, j'espère, de vous lire<br /> Frédéric.<br /> <br /> BLOG : http://blogs.aol.fr/bambinofred/LeCOEURgauche/<br /> FORUM : http://coeur-a-gauche.forumactif.com/<br /> <br /> BambinoFred@aol.com<br /> BambinoFred@hotmail.com (pour Msn)
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